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C'est pas mon idée !

lundi 28 mars 2016

API : BBVA rattrape brillamment son retard

BBVA
Malgré quelques ouvertures ponctuelles de ses données, notamment lors de ses « datathons », BBVA, pourtant habituellement en avance sur son temps, semblait étonnamment absente de la tendance des API bancaires ouvertes. Avec le lancement de son « API Market », elle s'apprête désormais à corriger avec brio cette étonnante lacune.

La nouvelle plate-forme n'est, pour l'instant, qu'une version alpha, accessible uniquement sur invitation, et les détails opérationnels de son utilisation en production ne sont pas précisés. Quoi qu'il en soit, elle concerne déjà deux des principaux marchés de la banque, les États-Unis (BBVA Compass) et l'Espagne, cette dernière offrant une palette de fonctions qui place d'emblée le niveau de son ambition au plus haut.

En effet, si la version américaine des API se contente actuellement, pour l'essentiel, de fournir une interface relativement classique d'interrogation des comptes et des transactions et d'exécution de virements internes, la mouture européenne permet aussi de réaliser des transferts SEPA et internationaux, protégés par une authentification à deux facteurs et, naturellement, sécurisés par les dispositifs existants de BBVA en matière de lutte contre la fraude, le blanchiment et autres risques.

À cette capacité exceptionnelle, s'ajoutent encore deux services de restitution des informations d'identité et de carte bancaire, qui rendent possible, par exemple, le remplissage automatique de formulaire dans une application de commerce électronique. Dans un registre différent, la banque met également (enfin !) à disposition de tiers un accès aux données de paiement (anonymisées) de ses clients, telles qu'elles étaient utilisées l'été dernier, entre autres, pour le suivi des flux touristiques en Espagne.

BBVA API Market

Comme tous les établissements de l'Union Européenne, la démarche de BBVA est probablement stimulée par l'arrivée de la directive DSP 2, qui rendra bientôt obligatoire (en principe d'ici moins de 2 ans) l'ouverture à des tiers de l'accès aux comptes des clients. La particularité dans le cas de la banque espagnole, fidèle à sa vision d'un monde en pleine mutation, est de profiter de cette opportunité pour aller au-delà des exigences réglementaires et, de la sorte, répondre par avance aux besoins d'interconnexions étroites et transparentes qui gouverneront l'économie, à terme.

Tout n'est cependant pas parfait dans l'initiative « API Market » : tandis que le principe d'une plate-forme multi-pays constitue une excellente idée pour un groupe international, il est déplorable que les API des deux établissements couverts soient totalement différentes, ne laissant aucun doute sur le fait que les équipes américaines et espagnoles travaillent séparément, sans aucune concertation. Ne parlons alors même pas de l'hypothèse d'adopter une API universelle (telle que celle de l'Open Bank Project) qui la rendrait tellement plus performante pour ses utilisateurs et profitable pour la banque.

Ce défaut ne doit pas marquer la clairvoyance dont fait preuve BBVA dans un domaine qui devrait devenir stratégique dans les mois et années qui viennent. Les banques qui gesticulent aujourd'hui autour du sujet des API – la DSP 2 ayant beaucoup fait pour sa popularité – devraient en prendre de la graine. Le chantier réglementaire à venir leur procure une occasion unique de se placer à l'avant-garde des services financiers de demain, à condition de ne pas attendre le dernier moment pour agir.

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