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C'est pas mon idée !

lundi 11 avril 2016

Éclosion de l'économie de la donnée

L'information a toujours été l'arme principale des investisseurs et elle devient désormais essentielle dans d'innombrables autres domaines d'activité. Grâce à la démocratisation des smartphones et au crowdsourcing, en attendant l'avènement de l'internet des objets, Premise, startup californienne, en crée de nouvelles sources.

La course à l'information dans l'ère numérique n'est pas toute récente. On se souvient, par exemple, des images satellites analysées par une société spécialisée qui permettait à UBS (en 2010) de prédire les résultats trimestriels de Wal-Mart, via une évaluation de l'occupation des parkings de ses magasins. Les données sont partout et les algorithmes capables de les collecter et d'en extraire de la valeur, en temps réel, deviennent chaque jour plus efficaces : une véritable économie dédiée est en train d'émerger.

Dans le cas de Premise, le point de départ de l'aventure est une statistique : il y a 5 ans, plus de 500 millions de smartphones étaient en circulation sur la planète, aujourd'hui, près de 4 milliards de personnes en utilisent un et 80% de la population mondiale (soit 6,4 milliards d'individus) devrait être équipée à l'horizon de 2021. Ils représentent, naturellement, un support extraordinaire pour accéder rapidement à des données massives sur les 5 continents, y compris dans les pays en voie de développement.

Le « réseau » est là, il restait à trouver un moyen de capturer l'information. La jeune pousse a adopté un modèle de crowdsourcing, similaire à celui qu'a depuis longtemps popularisé l'« Amazon Mechanical Turk » (MTurk) avec son approche de micro-tâches distribuées. Une simple application mobile offre ainsi l'opportunité aux propriétaires de téléphones de gagner quelques centimes en prenant en photo (géolocalisée, bien entendu) des produits, des prix, des équipements… tout ce qui peut contribuer à alimenter les études demandées par les clients de Premise.


Créée en 2012, la société accumule déjà plus de 40 000 images par jour et génère un chiffre d'affaire qui a dépassé une dizaine de millions de dollars en 2015. Parmi ses clients figurent les inévitables fonds d'investissement, toujours à l'affut de données pertinentes, fraîches et fiables, mais également des institutions telles que la Banque Mondiale, avec laquelle elle conduit une expérience pilote visant à assurer un suivi précis, transparent, fréquent et ultra-localisé des indices de prix dans différents pays.

Son réseau de contributeurs n'est pas la seule méthode d'acquisition exploitée par Premise. Pour ses études sur les prix à la consommation, notamment, l'information extraite des photographies est enrichie par une analyse de plus de 20 000 sites web répertoriés. En outre, d'autres options sont envisagées pour l'avenir, entre capteurs intégrés aux smartphones ou autres objets connectés et l'imagerie satellite (dont les acteurs sont déjà intéressés par la perspective de compléter leurs propres solutions).

Les détracteurs ne manquent pas de souligner les risques de biais introduits par les individus participant à la collecte et l'éthique du modèle peut être questionnée, en dépit de l'affirmation que la rémunération associée a un impact social positif. Toujours est-il que l'économie de la donnée est indubitablement en plein boom, du fait de l'explosion simultanée de la demande et du potentiel inexploité d'une multitude de sources. Comme son nom l'évoque, Premise n'est donc que le précurseur d'un tsunami à venir…

À lire aussi, à propos de Premise, cet article des Echos.

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